Alimentation : tous végétariens, tous bios ?
Contrairement aux autre secteurs, on ne peut pas envisager une baisse de 80 ou 90% des émissions de l'alimentation.
Vous allez voir que viser 500-700 kg est déjà ambitieux.
Ses émissions de gaz à effet de serre comprennent très peu de CO2 (~10%), et sont équitablement réparties entre méthane
(digestion des animaux) et azote (épandage d'engrais)
Que retenir ?
- Les émissions du secteur sont pour moitié liées à la digestion des animaux et pour moitié liées à l'épandage d'engrais sur les terres.
- C'est contre-intuitif, mais le bio est un sujet indépendant des émissions de gaz à effet de serre (peut-être même plutôt négatif) : les animaux
bio émettent autant de méthane que les animaux élevés en conventionnel, et les engrais biologiques émettent autant d'azote que les
engrais de synthèse.
- Puisque l'immense majorité des terres est destinée à nourrir les cheptels (~75% à +/- 10 pts ?), l'élevage au sens large (viande et lait)
représente l'essentiel des émissions du secteur : il faut en effet sommer la digestion des animaux et l'épandage des terres destinées à l'alimentation des animaux.
- Les différentes viandes ont des intensités d'émission de gaz à effet de serre très différentes. Le boeuf et le mouton sont des animaux à
croissance lente, qui demandent beaucoup plus de calories végétales pour produire une calorie animale que les volailles ou le porc.
Pour information, dans le mini-modèle on a retenu : 35 kg CO2eq par kilo de boeuf, contre 7 kilos pour la volaille ou le porc et 4 kilos pour les
protéines végétales. (les différentes sources peuvent considérablement varier)
- Selon la Stratégie Nationale Bas Carbone, l'agro-écologie est censée mener à une baisse conséquente des émissions de gaz à effet de serre. Problème :
je n'ai trouvé aucun document chiffré ! Quelques articles envisagent des baisses de 20-30% sur les quantités d'engrais à
rendement constant, et aussi de 20-30% sur les émissions des animaux grâce à une optimisation de leur nourriture. Retenons que l'agro-écologie permet au mieux de diminuer
les émissions de 20 à 30% : utile mais largement insuffisant.
- Le paramètre "baisse des calories produites par personne" peut être utilisé pour couvrir 2 leviers :
1/ baisse du gâchis alimentaire 2/ moins de calories ingérées pour moins d'obésité.